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Épisode 8 – « Final Cut », où l’on finit par enregistrer ce souvenir. Ou pas.

Quatre fins sont possibles, à vous de choisir comment conclure cette histoire :

Séquence A : Antoine s’en va et le sourire est incomplet

Antoine se mit à hurler pour se faire entendre : « C’est n’importe quoi Marie, tout ça pour une photo souvenir ! Je refuse de participer à cette hypocrisie ! » Tout le monde s’interrompit, attendant la suite. Marie avait les sourcils froncés, ses filles les yeux baissés. L’hologramme de Léo vacilla.

Séquence B, Marie éteint l’IA et le souvenir n’est pas mémorisé

« Reste », lui intima sa sœur. « Souviens-toi comme Maman n’aimait pas qu’on se dispute. » Des souvenirs qui ne s’effacent pas, se rappela-t-elle. Elle reprit sa tablette.

Séquence C, l’IA propose une médiation et exhume un autre souvenir

L’IA connaissait bien sa famille, tout était là depuis le jour où on l’avait allumé. Elle plongea dans sa mémoire, clignota, ce qui attira l’attention des humains, et prononça : « Regardez ce que j’ai pour vous ».

Séquence D, Julie-Anne prend une photo et le souvenir se retrouve sur un vieux medium.

Julie-Anne s’était éloignée du brouhaha pour se réfugier dans la chambre de sa mamie. Elle retrouva le polaroïd qu’elle avait reçu en cadeau l’an passé. Elle prit une cartouche à côté et retourna à la cuisine.

***

(Vous pouvez aussi inventer d’autres fins à ce récit)

Wild tech Sobriété Renoncement
Fais pas ci, dis pas ça
Épisode 7 Épisode 7 Épisode 7

Épisode 7A – « Fais pas ci, dis pas ça »

Où l’on bataille sur la manière de mettre en scène un souvenir avec l’IA

Marie, par sa tablette, prit la main sur l’interface du biographe pour commencer les réglages. « Tu vas activer le mode nostalgie en faisant ça », l’interrompit Antoine. « Oh oui, lâcha Julie-Anne, on peut avoir la musique en mode drama ? ». « Et le mode orchestral ! », rajouta Léo. Marie ne savait pas s’il était sérieux, ou s’il se moquait des filles, ou de son père. Elle aimait bien le mode Spielberg, c’était le réalisateur préféré de Papa. Ça lui rappelait les séances qu’ils se faisaient tous les quatre, quand elle était petite.  Antoine, de son côté, cocha un ensemble de paramètres : haute résolution, visages hyperdétaillés, rendu photoréaliste, vibrant, 35mm. La jauge de téraoctets bondit dans l’orange. Marie s’adressa aussi au biographe : « Tu es un membre de la famille, énonça-t-elle. Ce moment t’est cher et tu peux aussi ajouter tes propres réglages ». Elle regarda ses filles et cliqua sur OK.

Épisode 6A – « Instamiam »

Où l’on décide ce qu’est un bon souvenir

Discrètement, un bip se fit entendre. Tout le monde regarda l’IA. « Si vous le désirez, je peux enregistrer uniquement les éléments sensoriels. L’ambiance. Sans mentionner qui est présent aujourd’hui ». Antoine ne dit rien. 

« Pour ceux qui le souhaitent », elle rajouta « et pour celles qui le souhaitent, je peux aussi créer un autre souvenir, avec vous Marie, et vos filles Julie-Anne et Pauline ». Elle ne posa pas la question à Léo. « Vous ne serez que toutes les trois ». Antoine haussa les sourcils, ce qui fit hésiter Marie, un instant.

 L’IA connaissait le penchant d’Antoine pour les photos vintage. Elle ajouta : “je peux aussi vous proposer un triptyque en sélectionnant trois photos dans la séquence enregistrée, que vous pourrez imprimer tout simplement sur du papier sépia… si vous en avez à disposition.”

“Alors c’est moi qui choisis la composition des photos” répondit Antoine, après un court temps de réflexion.